Méthodologie générale de reconnaissance

« Quand on veut reconnaître un avion, quels éléments doit-on observer ? »

Vous trouverez ci-dessous une liste des éléments à observer en détail afin de pouvoir nommer reconnaître votre avion. Ils sont listés par ordre d'importance, donc de priorité :

  1. La motorisation (type de moteur, nombre, et position)

  2. La forme de l'avion avec principalement

    • la forme générale du fuselage (ovale, rectangulaire, avec présence de hublots ...),

    • l'aile : sa position et sa forme (avec de la flèche ou non),

    • forme de l'empennage (classique, en T, en V, cruciforme médian),

    • le train d'atterrissage (type et nombre de train et nombre de roue).

  3. Les points de détails seront nécessaires parfois pour distinguer certains avions présentant de fortes similarités :

    • la forme de l'arrière de l'avion : comment se termine l'avion ?

    • la présence ou non de winglet et forme de celle-ci,

    • la nombre de portes d'accès et leur position sur le fuselage ainsi que le nombre d'issue de secours,

    • la présence de dorsale ou de dérive sur le fuselage au niveau de l'empennage par exemple,

    • le design du cockpit et de ses fenêtres, et la forme du "nez" de l'avion.

Le moteur, premier élément de repère

Impact de la motorisation

Nous avons déjà aperçu précédemment les grandes familles d' avions avec :

  • les avions commerciaux gros porteurs bi-couloirs ou long courriers, comme le Boeing 747 ou A380, et

  • les avions commerciaux moyens courriers ou mono couloirs, type A320 ou encore Embraer 120

Outre la taille du fuselage permettant de les différencier par rapport à la capacité des passagers, il y a aussi la motorisation.

Le moteur est l'élément le plus rapidement visible pour identifier la possibilité d'utilisation opérationnelle de l'avion...

Je m'explique.

En fonction du type de moteur (réacteur, turboprop, ou piston), et de leur nombre, les avions n'auront pas les mêmes capacités d'utilisation : les vitesses et altitudes de croisière ne seront pas les mêmes.

L'avion est composé de plusieurs systèmes complexes utilisés pour un même objectif : une utilisation opérationnelle.

C'est à dire qu'un moteur à réaction, qui est fait pour aller vite et haut, sera installé sur un avion avec une aile ayant de la flèche et un fuselage rond, car pressurisé pour aller haut !

C'est typiquement le cas des deux seuls avions de transport civil ayant déjà franchi le mur du son : le Concorde, et le Tupolev Tu-144.

Tupolev Tu-144 et le concorde
Socata MS880

Et inversement, est-ce qu'un avion avec un ou plusieurs moteurs à pistons irait vite et haut ? je ne pense pas (Bien sûr, je généralise)

Cet avion (un MS880) aurait-il une aile en flèche et un fuselage pressurisé ? non plus. Vous voyez tout est lié.

Nous allons donc apprendre à identifier les avions par famille d'utilisation en fonction de la motorisation et de la capacité passagers.

Mais auparavant reprenons en détails tous les éléments nous permettant de différencier les avions entre eux.

Le fuselage

Après avoir repéré ce premier signe distinctif qui est le moteur, vous devez regardez le fuselage de l'avion.

Forme générale du fuselage

Nous avons déjà vu que jusqu'à 19 passagers, la présence d'un personnel navigant commercial n'est pas requise. Au delà, un PNC est requis par tranche de 50 sièges.

Ainsi, en général les avions commerciaux sont dimensionnés soit pour un nombre maximum de 19 sièges (comme ce Beechcraft 1900 accueillant 19 passagers) , soit pour un nombre supérieur, et en général proche de 50 sièges... mais rarement entre entre 20 et 30 sièges !

Beechcraft 1900 D

Section du fuselage

Observons la forme d'une section du fuselage. Cette observation nous permettra de répondre aux deux questions suivantes

  • L'avion est-il pressurisé ?

  • Quelles est sa capacité d'emport ?

Au niveau de la forme de la section, le rond ou l'ovale est la meilleur solution pour support les efforts appliqués sur la structure du fuselage en altitude liés à la différence de pression entre l'extérieur et l'intérieur de la cabine pressurisée.

Un avion allant haut sera donc pressurisé, et son fuselage sera donc de section ronde ou ovale, alors que pour un avion non pressurisé, cette section ne sera pas forcément ronde.

Elle pourra être rectangulaire (conception du fuselage plus simple). Voyez ces deux exemples :

Cet avion Casa 212 ou encore un Canadair ont une forme très cubique, alors que la section du fuselage de l'A380 pressurisé est ovale même avec deux étages !

Nous avons déjà vu qu'un avion dit mono-couloir correspond généralement à une mission moyen courrier, et les avions bi-couloir (donc avec un diamètre de fuselage beaucoup plus large) à des longs courriers.

A titre d'exemple, les avions mono-couloir comme les A320 ou Boeing 737 - concurrents sur les mêmes secteur moyen courriers - ont un fuselage proche des 3,8 m de diamètre.

Alors que pour les avions bi-couloir, le diamètre du fuselage tourne autour de 5,5 m à 6 mètres.

et avion bi-couloir

Forme du fuselage à l'arrière

La façon dont les constructeurs terminent leurs avions sera une aide. Nous pouvons distinguer deux grandes formes générales pour "terminer" l'avion.

  1. Un arrière de l'avion en forme de cône que nous appellerons : forme arrière conique. Cette arrière conique peut être centré comme illustré sur l'image un peu plus bas, ou la fin du cône peut être remontant pour que sa pointe s'aligne sur le haut du fuselage.

    Comme ceci : (le trait noir montre l'alignement du cône sur le haut du cylindre du fuselage d'un Airbus A300)

Nota : Les avions Airbus long courrier terminent majoritairement leur fuselage de cette manière (cône remontant)

Voici l'exemple d'un avion dont l'arrière se termine en cône centré sur le fuselage. Ainsi on peut voir que la fin du cône est globalement aligné avec la rangée des hublots de l'avion (exemple du Boeing 767).

2. Si l'arrière de l'avion se termine comme une "arrête" verticale. Nous parlerons d'arrière vif.

Ici, dans cet exemple du Fokker 100, le fuselage est "écrasé", une arrêté verticale est apparente, le cône s'arrête de façon net.

Exemple d'arrière vif

Les ailes

La position de l'aile

  • aile haute : l'aile est positionnée au dessus du fuselage. L'aile haute peut être aussi avec des haubans - donc "accrochée" au dessous du fuselage par des barres. Ou pour des avions plus gros et une structure de fuselage plus importante, sans haubans, appelée aile "cantilever".

  • aile basse : l'aile est fixée sous le fuselage.

La position de l'aile sur un avion est aussi un choix déterminé par l'utilisation future de l'avion.

Différentes positions et formes d'une aile

Winglets

Pour améliorer les performances aérodynamiques de l'avion et minimiser sa traînée, les avions modernes sont de plus en plus équipés d' "appendices aérodynamique en bout d'aile", communément appelés winglets. Les constructeurs choisissent différentes formes et options technologiques. Même le nom est choisi par les constructeurs.

La présence de winglets sur l'avion permettra de faire la différence

  • pour un même avion entre deux versions (ancienne et récente par exemple)

  • entre deux avions similaires

Voici deux saumons d'aile de l'Airbus A320 correspondant à des versions différentes :

  • un bout d'aile avec une "plaque en forme de triangle" appelée Wing tip fence :

  • et l'autre version d'A320 plus récent avec une winglet :

Empennage

Nous avons déjà vu qu'un empennage peut avoir plusieurs forme (En T, H ou en V par exemple). La forme spécifique de l'empennage de chaque famille d'avions d'un constructeur sera donc un autre élément de différenciation.

Train d'atterrissage

Enfin, lorsque l'avion est au sol, ou en phase décollage ou atterrissage, nous pourrons également tirer parti de l'observation du train d'atterrissage principal.

A titres d'illustration, les deux avions ci-dessous sont très similaires : même capacité de passagers, même motorisation, même empennage. Ils peuvent toutefois être différenciés grâce au train principal, qui lui est différent.

A 321-200
Boeing 757-200

Nombre d'accès à bord et issues de secours

Le nombre d'accès et d'issues de secours va quant à lui de paire avec le nombre de passagers. Les accès à bord sont situés de part et d'autre de la voilure. Et les issues de secours plus petites, lors qu'elles sont présentent, sont situées au dessus de la voilure à la hauteur des hublots.

Voici l'illustration avec une porte d'accès à l'avant, deux issues de secours au dessus de l'aile et une autre porte d'accès à l'arrière du fuselage sur ce Boeing 737 :

Conclusion

« En fait tous les éléments de l'avion sont à regarder pour reconnaître un avion ? »

Pas systématiquement, il faut hiérarchiser les différents éléments à distinguer, du plus important (éléments facilement reconnaissables) comme nous l'avons fait dans la liste que nous venons de voir, jusqu'aux petits éléments, qu'il faudra peut-être aller chercher pour reconnaître un avion d'un autre très similaire.

Parfois une seule partie bien particulière d'un avion permet de le reconnaître. Pour d'autres avions, il faudra regarder les détails.

Entraînez-vous en observant les éléments caractéristiques de cet ATR42, en commençant par les plus important.

Et maintenant ... à l'action !

Pour la suite de ce module, je vous propose de passer à la pratique, et de passer en revue des classes d'avions, définies en fonction de leur motorisation et de leur capacité d'emport, pour essayer d'en noter les éléments les plus caractéristiques.

Attention

Ceci n'est pas une science exacte : nous allons vous donner des grandes lignes sur les caractéristiques principales de chaque avion, et permettant de l'identifier, mais reconnaître un avion (ou une voiture, ou un oiseau), c'est aussi une affaire de capacités d'observation et de sensibilité personnelle !

Dans la liste des avions, vous aurez sûrement, à un moment ou à un autre, un point de vue singulier, un avis différent, certains éléments que vous préférerez à d'autres pour les différencier. Par exemple, vous pourrez parfois associer tel ou tel avion à .. un animal, ou autre image qui vous serait familière, et en tout cas personnelle.

Donc ne prenez pas au pied de la lettre les éléments de distinctions que l'on va décrire pour chaque avion ! Ce qui va suivre ne constitue pas une vérité absolue, mais plutôt un guide visant à vous permettre de faire vos premiers pas.